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Au-delà du dessin, Baroncelli investit diverses techniques : acryl, encre de chine,
tempera, gouache, aquarelle, pastel. Il renoue avec une maniêre, une tradition picturale
à la recherche d'une maîtrise technique mise au service de l'expression. Baroncelli évite
l'écueil du graphisme et de l'anecdote en simplifiant le trait, en osant les camaïeux
de bleus ou de verts. 1992 - 2002, deux grandes expositions au musée du Pays et Val de
Charmey et au musée gruérien de Bulle. A chaque fois, il travaille autour d'un thême
dans la rigueur d'une oeuvre qui cherche sa cohérence. Il revendique la figuration,
non pas dans une volonté réaliste, mais bien plutôt dans l'évocation poétique ou
dramatisée. Cette oeuvre révêle sa modernité dans le choix même des angles de vue.
La bande dessinée et le cinéma semblent avoir inspiré cet amoureux des peintres de
la Renaissance italienne. Il alterne gros plan et travelling jouant de la lumière
dans le mouvement, pour des plans pourtant fixes. Des portraits d'atelier, Baroncelli
est passé à la représentation d'objets. La matière s'efface alors sous le pinceau.
Le ciseau n'existe plus que par sa résistance à la lumiêre, le verre ne reflète rien
et le bois n'a pas de noeud. Baroncelli ne représente pas des paysages mythiques,
des lieux reconnaissables par tous, mais une chute d'eau, un sous-bois, une simple
façade. Là encore, le peintre dégage l'image de toute anecdote et la charge en émotion
picturale dans la résolution de la lumiere. La femme ne cesse de hanter Baroncelli.
Elle est moins nue, devenue mère et parfois vieille. Le peintre glisse ses yeux dans
les siens, dans la simple beauté d'un visage.
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